LIÈGE, 25 septembre 2021 – Comunicare : premiers résultats d’une étude de faisabilité et d’efficacité d’une application mobile simplifiée d’autoéducation et d’auto-surveillance pour des patients atteints d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive sévère dans la région liégeoise – par Dr Jean-Baptiste Duquenne, sous la direction de Dr Hélène Van Cauwenberge
Introduction
En Belgique, on estime à 400 000 le nombre de Belges atteints d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ces exacerbations engendrent une dégradation de la qualité de vie ainsi qu’une consommation importante des ressources médicales. La prévention des exacerbations de BPCO est aidée par une autonomisation du patient appuyée par des pratiques d’éducation et d’auto-surveillance. C’est dans ce cadre que la télémédecine prend tout son sens.
Elle se présente sous diverses formes que ce soit au niveau didactique, de renforcement des bonnes pratiques, de revalidation à distance ou de monitoring à domicile. Ce télémonitoring, souvent mis en avant pour la prévention des exacerbations, est critiqué d’être trop compliqué au quotidien.
Objectifs et méthode
Nous souhaitons créer une application simplifiée « Pour le patient, par le patient » qui soit gérée de façon autonome, sans l’appui d’un professionnel de santé. Le patient est responsable de lui-même.
Dans cette étude prospective, nous étudions la faisabilité et les effets de notre compagnon digital de la santé, développé selon une méthode allégée d’auto-éducation et d’auto-surveillance pour des patients atteints de BPCO GOLD III à IV classe C/D selon la classification GOLD 2019.
Après l’installation, le patient est invité à prendre connaissance du volet didactique de l’application.
Ensuite, il complète la partie auto-surveillance au minimum trois fois par semaine puis autant qu’il le souhaite. Une évaluation spirométrique et par questionnaires est réalisée à l’inclusion, à trois et à six mois, soit la durée de notre étude. L’objectif primaire est la diminution du nombre d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO tandis que les objectifs secondaires intègrent, en autres, une évaluation de la qualité de vie et l’observance thérapeutique.
Résultats
Au vu du confinement lié à la pandémie COVID19, notre recrutement a dû se limiter à 14 patients. Malgré un objectif primaire non atteint, la diminution du nombre d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO, certains résultats sont à mettre en avant. Le taux d’encodage est excellent, sans lassitude au fil de l’étude. Il est corrélé au sentiment de facilité d’utilisation de l’application. On observe une corrélation positive entre le taux d’encodage et certains objectifs secondaires tels que la réduction du nombre de jours d’hospitalisations, le CAT et l’observance thérapeutique. Signalons une majoration de l’anxio-dépression à intégrer au contexte général ambiant très particulier qu’a été le confinement lié à la pandémie COVID19.
Conclusion
L’arrivée des nouvelles technologies a permis le développement de la télémédecine. Son utilisation dans la BPCO est prometteuse mais nécessite des ajustements. Les dispositifs doivent être simples d’utilisation et ne conviennent ni à tous les patients, ni à toutes les situations. Les candidats motivés y trouveront une source d’information fiable et personnalisée ainsi qu’une aide à l’autonomisation. La télémédecine est particulièrement adaptée aux situations aigües ou déstabilisatrices. Notre étude montre la faisabilité d’un compagnon digital qui limite la complexité de l’outil informatique.
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